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Baromètre des médias africains en 2019

La fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) a procédé au lancement officiel du baromètre des médias africains (BMA), édition 2019, consacré au paysage médiatique burkinabè, dans la soirée du jeudi 19 novembre au Ramadan Hôtel à Ouagadougou, cérémonie à laquelle l’Institut Supérieur de la Communication et du Multimédia (ISCOM) a été convié.

Présidée par le représentant résident de la fondation FES, Dr Hans Joachim PREUSS qui avait à ses côtés Mme Béatrice DAMIBA, ancienne président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) et Dr Cyriaque Paré, fondateur l’ISCOM, cette cérémonie a regroupé des participants venant de ministères et institutions, de médias, d’universités et d’instituts d’enseignement supérieur dans le domaine de la communication et des médias.

Une analyse approfondie de l’environnement médiatique du Burkina Faso en 2019

Le contenu du baromètre, un rapport volumineux de 61 pages (la version française traduite en anglais, le tout dans un seul document) a été présenté à l’assistance par Dr Cyriaque Paré, également membre de l’équipe d’une douzaine de panelistes (experts) venant de la société civile et d’organisations de médias qui, au cours d’un atelier organisé les 12 et 13 octobre 2019 à Koudougou, ont effectué un travail d’analyse du contexte médiatique burkinabè. Le baromètre consacré à notre pays tire sa substance des résultats des travaux de ces experts. Il s’agit d’un instrument de description analytique des médias d’un pays donné. Le document présenté fait une analyse approfondie de l’environnement médiatique du Burkina Faso en 2019. Pour la première fois, la fondation FES consacre un rapport sur la situation des médias du pays des Hommes intègres. C’est un exercice d’analyse qui permet d’évaluer la situation des médias d’un pays tout en servant d’instrument de lobbying pratique pour des réformes dans le secteur des médias.

Une note globale de 3/5 pour le Burkina Faso

Le BMA c’est aussi un travail d’auto-évaluation effectué selon des critères découlant des protocoles et déclarations africains comme la Déclaration des principes de la liberté d’expression en Afrique de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des peuples. Il est un résumé des discussions des experts, et donne des notes moyennes à l’environnement médiatique subdivisé en quatre secteurs. Pour le Burkina Faso en 2019, les notes sont de l’ordre de 3,3/5 pour le secteur la liberté de la presse ; 3,2/5 pour le secteur relatif au paysage médiatique dans sa diversité et son indépendance ; 2,5/5 pour le secteur de la régulation et de l’accessibilité des médias au public ; 3/5 pour le secteur relatif à l’application des normes professionnelles (règles éthique et déontologie) par les professionnels des médias, soit une note globale de 3/5 pour notre pays.

Les journalistes pratiquent l’autocensure

Le BMA note de façon globale que les Burkinabè jouissent effectivement de la liberté d’expression, mais qu’il existe toutefois le sentiment que les pouvoirs publics mettent certains citoyens sur écoute téléphonique. Il mentionne également que le phénomène du terrorisme qui sévit depuis quelques années dans le pays, limite également la liberté d’expression. En effet, la loi 044-2019/AN du 21 juin 2019, encadre la liberté d’expression sur les incidents de nature terroriste et fait que les journalistes eux-mêmes pratiquent l’autocensure de peur d’encourir les risques de la loi ou de s’attirer les foudres des terroristes. Outre ces restrictions, les journalistes sont parfois attaqués en diffamation, souvent par des magistrats.

Le Burkina Faso pionnier de la libéralisation des ondes

Concernant le paysage médiatique, le BMA note que le Burkina Faso est un pionnier de la libéralisation des ondes où les stations de radio et de télévision foisonnent et la presse en ligne en pleine croissance avec l’explosion de la téléphonie mobile sans oublier la presse écrite dont les catégories sont diversifiées.

Des insuffisances dans la formation de beaucoup de journalistes

Aussi, le BMA mentionne qu’il n’existe aucune restriction à l’accès des médias nationaux et internationaux au Burkina Faso, que la ligne éditoriale du quotidien de service public Sidwaya par exemple, s’affranchit de plus en plus de l’influence politique, que pendant les périodes électorales, la diversité d’opinions dans les médias est de rigueur et que par contre, l’organe de régulation de la communication a du mal à imposer cette rigueur pour le reste du temps.
Le BMA note qu’à bien des égards, il y a des insuffisances dans la formation de beaucoup de journalistes au Burkina Faso. Il évoque enfin la présence de la corruption dans le milieu des médias et pointe le doigt sur certains agissements du politique qui utilise parfois les médias pour des règlements de comptes.

Kimségninga SAVADOGO




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