Au Burkina Faso, on dénombre officiellement 141 médias. Mais la plupart de ces médias n’existent que par le nom parce qu’ils sont irréguliers au regard de l’inaccessibilité de leurs adresses URL, a expliqué Nado Ariane Paré. Sur les 141, 60 d’entre eux sont irréguliers selon les enquêtes de l’étudiante. Même avec cette floraison de medias en ligne que connait le Burkina Faso au nom de la démocratisation de l’information, beaucoup se ruent vers l’information générale. Ce qui confirme l’hypothèse de l’impétrante, affirmant que ‘’le pluralisme de l’information en ligne n’est pas une réalité’’. Selon elle, la multiplicité des médias en ligne ne garantit pas la diversité de l’information en ligne.

Tout en soulignant les efforts de l’organe dirigeant des médias, notamment le Conseil supérieur de la communication, l’impétrante pense que cet organe n’a pas encore eu la bonne alchimie entre pluralisme des médias et diversification des informations. C’est pourquoi, pour mieux saisir cette interaction, elle propose au CSC d’étendre le monitoring des médias à d’autres domaines afin de faciliter la diversification de l’information. A cet effet, elle a confié que les médias traitent majoritairement de questions politiques et sécuritaires, compte tenu de l’actualité. Elle a aussi invité les différents médias à assurer l’équilibre informationnel en se démarquant de la routine avec d’autres sujets. Le crowdsourcing est aussi l’une de ses recommandations à l’endroit des médis afin de leur permettre de mettre le public à contribution à travers une collaboration dans le but de trouver des sujets et/ou de les documenter.

Durant ces huit mois de stage au journal en ligne Lefaso.net, Ariane Paré dit avoir été inspirée par ce sujet parce qu’elle a constaté une croissance accélérée des médias en ligne.

Un travail de haut niveau selon le jury

Le président du jury, Dr Lacina Kaboré a salué la densité et la finesse du document. « C’est un travail qui met en interaction la presse en ligne et la problématique du pluralisme d’information au Burkina Faso » a-t-il souligné, ajoutant qu’il est d’un intérêt scientifique et sociétal. Il est à parfaire afin de mieux appondir le sujet, a souhaité le spécialiste en sciences de l’information. « C’est un travail pertinent et original » s’est-il exclamé. Même appréciation faite par la rapporteur du jury, Dre Zoé Ouangré.

Pour son directeur de mémoire, Dr Cyriaque Paré, le sujet abordé par l’étudiante est un sujet d’actualité. En tant que fondateur de l’ISCOM, c’est une satisfaction pour lui de voir aboutir la toute première soutenance de mémoire de licence dans son école après quatre ans d’existence. « C’est une étape importante dans la vie de l’école. En même temps, c’est une satisfaction de voir ces étudiants capables de produire des recherches intellectuelles de très grand niveau. » s’est –il émerveillé. C’est une étudiante, studieuse et très appliquée, se réjouit Dr Cyriaque Paré, avouant qu’il a beaucoup appris de cette soutenance.

En rappel, Nado Ariane Paré est la première étudiante de l’ISCOM à soutenir son document de fin de cycle. Elle est aussi la fille de Dr Cyriaque Paré, fondateur de l’ISCOM et du premier site d’information en ligne, Lefaso.net. Après cette licence, elle envisage poursuivre ses études en master puis au doctorat après, afin de mieux explorer le sujet traité et ses développements connexes.

Serge Ika Ki

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